lundi 31 juillet 2017

La mariée était en blanc

Encore un jeu de mot approximatif  pour titrer notre seconde dégustation des Gentleman's rummer qui a pour thème qui s'en douterait les rhum blancs.

Jerôme sera certainement comme à son habitude beaucoup plus prolixe que moi mais cela me permet que mes notes ne traînent pas dans un coin.

1- Le sample mystère

C'est parti avec l'habituel sample mystère amené cette fois par notre scribe. Cela reste dans le thème puisque c'est incolore. Je ne vous en ait pas encore parlé mais les rhum blancs sont en fait incolore, il n'y a pas que moi qui fait des approximation de vocabulaire après tout.


Au nez : C'est végétal "à mort", on se croirait au milieu de la foret tropicale, on a des notes d'agrumes de raisin, de fruits tropicaux.
En bouche cela reste très végétal, assez rond et un peu épicé. On ressent aussi une certaine minéralité.
Ce n'est pas très long et reste dans le même registre jusqu'à l'extinction complète des feux.

Bon on a un peu ramé, parti vers pas mal de contrées lointaines mais progressivement grâce aux indices de note maître Capello nous nous sommes rapprochés des côtes sud américaine.

Chouette découverte et intéressant exercice.
On est donc dans la canne avec une Cachaça do Brasil


Cachaca Envelhecida Tradicional 42%
Engenho da Vertente

De quoi titiller un peu pour avoir envie d'un peu s'y attarder une prochaine fois sur les Cachaças.




2 - Depaz cuvée de la montagne - 43% - Martinique

C'est du parcellaire du côté de la montagne qui se fâche de temps en temps.
Nez : fruité (rouge, framboise, fraise), citron, canne, banane
Bouche : amer, légèrement épicé, un peu plus agrume (pamplemousse), fruité (on reste dans le rouge et la banane mure), fruits exotiques
Final : rond moyennement long

Pour moi une bonne surprise, je ne connaissais pas et je suis assez fan.


3 - Black Cane Bologne - 50% - Guadeloupe

Comme son nom l'indique c'est de la canne noire
Nez : agrumes, cannes, fleurs, fruits exotiques, citron, fruits rouges
Bouche : amer, astringent, fruité, fleur, chocolat, terreux

Pas trop mon trip celui là.


4- La favorite Rivière Bel Air - 53% - Martinique

Canne rouge et parcellaire pas loin de la rivière pour ceux qui n'ont pas capté.
Nez : Canne, floral,  agrumes, fruits rouges, végétal,
Bouche : assez épicé a poivré puis revient sur le floral, huileux, terreux, iodé
Mais assez court au final

5- Longueteau parcellaire N°1 - 55% - Guadeloupe

C'est du parcellaire, sont déjà sorti le N°9 (voir plus bas pour les impatients), le N°4
Est-ce que l'on va avoir droit aux 12 parcelles ?
Canne rouge et bleue (Non cela ne fait pas de la canne mauve !)
La parcelle est très ensoleillée et dans une parcelle assez sèche
Nez : végétal, canne, agrumes, terreux, épices, salin, minéral
Bouche : agrumes, minéral, canne, salin, poivre

C'est facile à boire, les arômes sont là. Bref une parcelle qui me plait bien.


6- Longueteau parcellaire N°9 - 55% - Guadeloupe

C'est parti pour la seconde parcelle qui se trouve elle en zone plus humide le long d'une rivière
La canne reste mauve (rouge + bleu pour ceux qui suivent)
Nez : Végétal Iodé, fruité, miel, floral
Bouche : Miel,épices, fruits, chocolat
Finale sur la canne et les agrumes

Différent mais tout aussi gouléant que le précédent 

7- Karukera l’intense

Issu de canne bleue et uniquement bleue donc on est sur du monovariétal
Nez : agrumes, canne, végétal, fruits
Bouche : fruit, épices, agrumes


Celui là est un compagnon déjà depuis un certain temps donc c'est que je l'apprécie.

Voilà une soirée comme je les aime, une soirée de partage et de découverte.

En petit extra j'avais décidé de faire partagé un pas blanc (mais je ne suis pas raciste) et donc ouverture de cet petit extrait de l'histoire de la Martinique.

8- Duquesnes Val d'or 10 ans - 47% - Martinique




Cela est d'avant 1972 puisque c'est a ce moment que sortent les derniers embouteillages sous cette marque. Ce sont des produits issus de la distillerie Trois Rivières qui sont embouteillés sous la marque Duquesnes.

J'y reviendrait plus tard avec des notes de dégustations. Moi j'ai juste apprécié le moment de partage et le plaisir qui se lisait sur les visages.


Deux Gentleman's de l'autre côté du rideau de betteraves

Non ce n'est pas un article qui traite de la dégustation d'un certain soi-disant rhum à base de sucre de betterave mais plutôt d'un voyage de deux courageux qui ont décidé de franchir notre sympathique frontière linguistique pour aller participer à une dégustation dans la langue de Vondel.

Et en fait, c'est là où je me rend compte que mes restes de néerlandais ne sont pas si pitoyable que celà, que certes, il me manque un peu de vocabulaire spécifique mais pour le reste c'était plutôt sympa et compréhensible.

Mais reprenons par le début, c'est donc vendredi dernier que l'aventure nous tendait les bras puisque nous nous étions inscrit avec Marc à une dégustation Velier chez Tasttoe. Tasttoe c'est au bout là-bas un peu plus loin que Leuven au milieu de nulle-part. Après un agréable voyage sans histoire qui nous a permis d'échanger sur notre sujet habituel (le rhum quoi pour ceux qui croient encore que nous dégustons de l'alcool de betterave), nous voilà devant le tout nouveau magasin Tasttoe. Ayant pris un peu de marge sur le planning, nous avons largement le temps de partir à la découverte de la bête. C'est grand, il y a énormément de chose et Marc voyait du 66 partout (est-ce le chiffre de la bête) que ce soit du côté des armagnacs ou des portos. Des rayons bien rempli, des bouteilles improbables, certains prix improbables aussi d'ailleurs. Bref une baffe et un magasin a ne pas dédaigner.

Les organisateurs parlant un français bien meilleur que mon néerlandais, l'inscription en fut facilitée.

Mais passons au cœur de notre soirée et à la dégustation. Avant de plonger dans le plus organoleptique, trois remarques quand à la dégustation made in "De l'autre côté du rideau de betteraves" :

1/ Qu'est ce qu'ils dégustent vite. On n'a même pas fini le premier nez que le verre suivant est servi. Il faut s'adapter mais la prochaine fois, je prendrai des petits flacons.

2/ Chez nous en side on a du pain ou du chocolat, eux ils font dans la chique (le bonbon des français si il y en a qui viennent d'outre Quiévrain). C'est spécial, cela embaume un peu mais pourquoi pas.

3/ On déguste vite mais on fait une pause au milieu du line-up. Une bonne occasion de refaire un tour dans le magasin. C'est durant la pause que nous apprenons qu'un club de dégustation de rhum va s'ouvrir en septembre, que l'on se coltine encore une remarque sur la Légion Rhumaine (je ne savais pas qu'ils avaient atteints des régions si nordiques). Le club s’appellera les Road Rummer (moi j'aurai même été jusqu'à quelque chose du genre Rood Rummers. Mais si je commence à faire des jeux de mot ridicule en néerlandais jusqu'où s'arrêtera-t'on ?

Le line-up qui a été légèrement modifié en dernière minute suite a une indisponibilité était... sympathique.



1- Habitation Velier - Muller LL white 59%
2- Velier Foursquare Tryptich 56%
3- Habitation Velier Worthy Park WPM Forsyth 2006 - 57.5%
4- Habitation Velier Hampden 2010 LROK 67%
5- Velier Caroni 21 ans - 57.18%
6- Velier Caroni 23 ans - 57.18% aussi

1- Habitation Velier - Muller LL white 59%
Couleur ben blanc c'est mis dans le titre
Au  nez on a quelque chose de très végétal, floral avec des notes de canne à sucre (Ah bon pas de betterave ?), d'agrumes, cela s'ouvre sur le fruit (ananas), le chocolat et un petit sentiment mentholé.
En bouche on reste sur la canne, c'est épicé (poivre, piment), les agrumes et cet aspect végétal reste assez présent.
Une finale assez monolithique sur les épices mais cela s’éteint assez vite.
Pas emballé par la chose en ce qui me concerne.

2- Velier Foursquare Tryptich 56%
Il était temps de le goûter celui-là. Un blend de 3 années vieilli chacun dans un fut différent.
C'est cuivré, c'est lourd, cela colle au verre.
Au nez c'est très fruité (Agrumes, fruits rouges, bananes, fruits exotiques, raisin, figue); floral; on retrouve des notes de tabac, de bois et de boite à cigare, du chocolat du beurré, du patissier. Bref cela part dans pas mal de direction mais cela reste assez cohérent.
En bouche, une première attaque épicée fait rapidement place à la douceur au patissier, au fruits.
Assez long sur la douceur, le pâtissier, le fruité.
Bref malgré les notes en demi-teinte, moi j'ai bien aimé.

3- Habitation Velier Worthy Park WPM Forsyth 2006 - 57.5%
Un 11 ans de Jamaica.
Au nez on est sans conteste en Jamaïque avec du végétal, du vernis, de la banane mûre masi aussi d'autres fruits exotiques (ananas, mangue) et du tabac.
En bouche on reste sur les mêmes marqueurs jamaïcains avec des épices et une certaine amertume en fin de bouche.
Moyennement long mais reste sur les épices (noix de muscade, poivre)
Bon mais sans plus en ce qui me concerne. Il lui manque un petit quelque chose.

4- Habitation Velier Hampden 2010 LROK 67%
C'est donc un 6 ans survitaminé en Ester (enfin un peu moins que le HCLF)
On reste du côté olfactif toujours bien en Jamaïque et je dirai encore plus là-bas avec ce végétal je dirai même floral, ce vernis, cette banane trop trop mure; c'est aussi fruité avec des notes de citron, boite à cigare.
En bouche que de bonnes surprises, toutes ces sensations restent rehaussée d'un petit poivré pas désagréable (Marc peut même dire de quel poivre il s'agit... respect)
C'est assez long toujours dans le même registre (pourquoi changer les équipe gagnantes)
Un chouette voyage en Jamaïque.

5- Velier Caroni 21 ans - 57.18%
Nous voilà à Trinidad avec le petit 21 ans. On a déjà beaucoup parlé de ces deux embouteillages mais voici l'occasion de les tester par moi-même. Le 21 ans j'avais déjà plogé mon nez et mes lèvres dedans il y a peu de temps. Voyons si je retrouve la même chose.

Au nez on est dans le fumé et le bitume caractéristique de Caroni mais ici pas trop présent, une belle part est réservée pour les fruits (exotiques, rouges, fruits à coques). La cire et l'encaustique se rappelle aussi à nos bons souvenirs.
En bouche on reste sur les fruits, les épices, la réglisse, la cire.

Et bien moi j'aime cela, c'est riche, bien fait que demander de plus.

6- Velier Caroni 23 ans - 57.18%
L'autre enfant maudit, qui a déjà voyagé puisqu'en 2008 les futs ont décidé d'émigrer vers la Guyane anglaise (Demerara et tout cela). Voyons si c'est vraiment le jus de bois tant décrié.

Au nez c'est boisé c'est clair mais cela s'ouvre progressivement sur le fumé, le bitume mais aussi un côté floral assez sympathique, des fruits qui arrivent et de l'amande bien présente.
En bouche , on est sur lefumé, le bitume, le boisé mais aussi sur une flopée d'épice avant de repartir sur les fruits.
C'est long, sur les fruits et les épices.

Faut maîtriser ce genre de produit et cela demande du temps mais en ce qui me concerne j'ai été très positivement surpris après le monceau d'avis négatifs ayant circulé. On n'en bois pas tout les jours à l'apéro, on l'apprécie d'autant plus à mon avis si le line-up nous y amène progressivement.

Le podium de l'assemblée du jour :
3 Tryptich
2 Caroni 21 ans
1 Caroni 23 ans

Chouette soirée qui se termine pour Marc par un petit JM 1999 et pour moi par deux bouteilles.

A noter qu'après une très brêves discussion, notre confrérie a une remise de 10% sur une partie de la gamme (ceux avec ou sans # je ne sais plus).

En ce qui me concerne à refaire avec plaisir.




vendredi 14 juillet 2017

Pise de Trinidad



Petit arrêt pisan avec d'abord une visite incontournable à la tour penchée (non non je n'avais pas encore bu) puis un agréable moment de gastronomie dans cet établissement en périphérie du centre dans une petite ruelle improbable débouchant sur l'Arno.

L'an dernier j'avais craqué sur le Skeldon 1978 mais flambée des prix oblige cela devient de moins en moins raisonnable. Je me décide donc pour partir vers Trinidad et la defunte Caroni.

Velier Caroni 1983 52° - 22 ans




Une belle couleur cuivrée pour ce breuvage gras à souhait

Nez : On retrouve bien entendu les notes pétrolifères et fumées de Caroni mais ici elles ne sont pas trop présentes, le fruité est bien présent avec des notes de fruits exotiques, d'agrumes, de fruits confits, de fruits rouges (fraise !), les épices ne sont pas en reste. Bref c'est complexe, cela part dans des tas de direction différentes mais cela reste très agréable.

Qui as dit que plus de 20 ans transformait un Caroni en jus de bois !!!

Bouche : Une première sensation sur les épices, le poivre, le boisé le fumé pour ensuite repartir sur ces fruits qui persistent en bouche. Cela reste très rond même si on sent les watts derrière, l'alcool est plutot bien intégré.

Longueur : Très long sur les fruits et les épices.

Quel bonheur de toujours avoir accès à ce genre de produit à un prix au final assez raisonnable. Si vous avez une occasion, ne vous posez pas de question et profitez du moment.


Velier Caroni 1992 60,21° - 20 ans




On passe à un peu plus récent, mais un full proof avec encore quelques watts en plus.

On est toujours sur un vieillissement tropical improbable de 20 ans.

La couleur est ici brun très foncé, c'est sirupeux. On a envie de se plonger dedans mais pas trop vite, pas toute suite... attention au degré d'alcool.

Nez : Bam l'alcool est ici bien présent, il va falloir laisser s'ouvrir la bête. On repasse sur les marqueurs Caroni ici bien présents, le pétrole, le caoutchouc, le fumé sont bien là au premlier nez et ne se cachent pas. Le boisé est aussi là mais un peu plus discret. Quel joie de le sentir s'ouvrir progressivement sur les fruits secs, les fruits tropicaux avec un annanas bien présent mais aussi de la banane et de la mangue. On retrouve par moment un petit côté pruneau et figue qui va et vient.

L'alcool est bien présent mais la bête ne demande qu'à se faire dompter. C'est encore une fois d'une complexité et d'une richesse... Je vais finir par tourner Caroni moi si cela continue.

Bouche : En bouche c'est pussant, on ne prend pas de grosses gorgées a cause des watts d'une part mais aussi pour poursuivre l'ouverture et profiter au maximum de l'occasion. C'est fumé, alcooleux mais on trouve assez facilement derrière celà les épices (canelle, réglisse, ...) et les fruits détectés au nez.

On prend son temps et on profite de la longueur qui reste sur les mêmes notes d'épices et de fruits. C'est très long, il me semble toujours le lendemain ressentir des réminiscences en bouche.

Un second Woaw dans la soirée. Celui-ci est un peu plus sauvage et délicat à dompter mais il en vaut la peine.