Petit arrêt pisan avec d'abord une visite incontournable à la tour penchée (non non je n'avais pas encore bu) puis un agréable moment de gastronomie dans cet établissement en périphérie du centre dans une petite ruelle improbable débouchant sur l'Arno.
L'an dernier j'avais craqué sur le Skeldon 1978 mais flambée des prix oblige cela devient de moins en moins raisonnable. Je me décide donc pour partir vers Trinidad et la defunte Caroni.
Velier Caroni 1983 52° - 22 ans
Une belle couleur cuivrée pour ce breuvage gras à souhait
Nez : On retrouve bien entendu les notes pétrolifères et fumées de Caroni mais ici elles ne sont pas trop présentes, le fruité est bien présent avec des notes de fruits exotiques, d'agrumes, de fruits confits, de fruits rouges (fraise !), les épices ne sont pas en reste. Bref c'est complexe, cela part dans des tas de direction différentes mais cela reste très agréable.
Qui as dit que plus de 20 ans transformait un Caroni en jus de bois !!!
Bouche : Une première sensation sur les épices, le poivre, le boisé le fumé pour ensuite repartir sur ces fruits qui persistent en bouche. Cela reste très rond même si on sent les watts derrière, l'alcool est plutot bien intégré.
Longueur : Très long sur les fruits et les épices.
Quel bonheur de toujours avoir accès à ce genre de produit à un prix au final assez raisonnable. Si vous avez une occasion, ne vous posez pas de question et profitez du moment.
Velier Caroni 1992 60,21° - 20 ans
On passe à un peu plus récent, mais un full proof avec encore quelques watts en plus.
On est toujours sur un vieillissement tropical improbable de 20 ans.
La couleur est ici brun très foncé, c'est sirupeux. On a envie de se plonger dedans mais pas trop vite, pas toute suite... attention au degré d'alcool.
Nez : Bam l'alcool est ici bien présent, il va falloir laisser s'ouvrir la bête. On repasse sur les marqueurs Caroni ici bien présents, le pétrole, le caoutchouc, le fumé sont bien là au premlier nez et ne se cachent pas. Le boisé est aussi là mais un peu plus discret. Quel joie de le sentir s'ouvrir progressivement sur les fruits secs, les fruits tropicaux avec un annanas bien présent mais aussi de la banane et de la mangue. On retrouve par moment un petit côté pruneau et figue qui va et vient.
L'alcool est bien présent mais la bête ne demande qu'à se faire dompter. C'est encore une fois d'une complexité et d'une richesse... Je vais finir par tourner Caroni moi si cela continue.
Bouche : En bouche c'est pussant, on ne prend pas de grosses gorgées a cause des watts d'une part mais aussi pour poursuivre l'ouverture et profiter au maximum de l'occasion. C'est fumé, alcooleux mais on trouve assez facilement derrière celà les épices (canelle, réglisse, ...) et les fruits détectés au nez.
On prend son temps et on profite de la longueur qui reste sur les mêmes notes d'épices et de fruits. C'est très long, il me semble toujours le lendemain ressentir des réminiscences en bouche.
Un second Woaw dans la soirée. Celui-ci est un peu plus sauvage et délicat à dompter mais il en vaut la peine.