lundi 26 mars 2018

Foursquare Destino


Bon partons sur le Foursquare Destino. Embouteillage Vélier pour son 70ème printemps - 500 cols produits titrant à 61°.


Vieilli 12 ans en fut ex-madère puis 2 ans en fut d’ex-rhum.
C’est un concept le rhum vieilli en fût de rhum.
Le bébé à donc 14 ans au compteur.

On a une couleur cuivré assez soutenue, c’est gras et collant à souhait.

Nez : Un premier sentiment  de boisé ouvre les hostilités, cela se poursuit et part dans pas mal de directions différentes : les fruits rouges, les fruits secs, la noix de coco, du végétal, du menthol, du chocolat noir, du cacao, de la vanille. Bref le bébé aime bien nous faire voyager.

La bouche est aussi riche et on se ballade entre les épices, les fruits confits, la prune, la confiture de fruits rouges, le chocolat noir, une petite amertume végétale emballe le tout accompagnée de notes boisées et réglissées.

C’est assez long sur ce fruité et cette amertume végétale et légèrement reglissée.

Très bon moment passé avec cette gourmandise.

mardi 20 mars 2018

Barbades - un line-up pour découvrir



C’est direction Barbades pour cette dégustation chez Cedric à Orbaix.

Une vingtaine de personne pour un concept toujours aussi chouette :
Un petit apéro, un blanc, miam miam (aujourd’hui cela sera pâtes) puis reste du line-up.

On commence par deux produits de Saint Nicholas Abbey qui est une vraie découverte pour moi n'ayant jamais eu l'opportunité de plonger mes narines dans une quelconque de leur production. Je suis vraiment curieux.

Saint Nicholas Abbey blanc 40°

Distillerie récente et de taille modeste qui produit à partir d'un sirop de jus de canne pasteurisé ce qui permet la conservation.

Couleur ben sans quoi !

Nez : C'est assez terreux, on a l'impression de se retrouver dans un sous-bois d'une forêt tropicale. C'est végétal avec des agrumes bien présentes (mandarine), un chouette aspect floral fait aussi partie des lignes directrices. C'est plutôt atypique mais très agréable.

Bouche : On part dans des notes très florales. C'est aussi très rond, mielleux, beurré, pâtissier, chocolat blanc. Les fruits ne sont pas oubliés avec toujours des agrumes mais aussi des fruits secs vert genre amande amère)
Très court

Saint Nicholas Abbey single cask -12 ans - 40°

Fut de Bourbon et carafe magnifique (pas assez ronde pour Marc mais moi j'aime bien quand même)

Couleur un joli doré plutôt clair.

Nez : C'est fin avec des arômes de vanille, pâtissier, chocolat mais aussi des notes florales très présentes avec des fleurs blanches, boisé. Les fruits ne sont pas en reste avec de l'ananas, des fruits rouges, de la coco. Des petites notes fumées viennent relever le tout. C'est riche, délicat, intéressant.

Bouche : Des fruits rouges, de la coco, des épices. Un boisé présent mais léger est toujours accompagné de ces petites notes fumées. On retrouve aussi du beurré, et du chocolat au lait (Kinder Surprise d'après Cedric Lorne hein pas Sipérius et je suis d'accord). Et non je n'ai pas d'intérêts financiers chez Kinder.

Mount Gay 1703 old cask selection 10 ans - 43°

Blend entre 10 et 30ans carafe et contenu ancienne version.

Couleur : Cuivré comme les deux suivants d'ailleurs

Nez : vanille, banane, chocolat, menthol, fruits secs, cire

Bouche : caramel, coco, chocolat, banane, beurré, vanille, épices, raisin

Tres moyennement long sur le caramel, le beurré, la vanille, les agrumes

Cockspur 12 Very Special Old Reserve - 40°

Couleur : Cuivré

Nez : vanille, banane, chocolat, fruits secs, fruits confits, fruits rouges, toffee, coco, agrumes, fumé, boisé, réglisse

Bouche : beurré, vanille, pâtissier, chocolat noir, agrumes, très rond, alcool très bien intégré, léger boisé en fin de bouche et une légère amertume.

Sympa, sympa

Velier foursquare Tryptich - 10 ans - 56°

Couleur : Cuivré

Nez : fruits secs, caoutchouc, poudre à canon, raisin confit, coco, vanille, pruneau

Bouche : épices, fruits confits, miel, beurre, pâtissier, raisin, madère, boisé

Assez long sur l’amertume, le patissier, des agrumes de la coco

Foursquare 2004 - 11 ans - 59°

Couleur : Cuivré

Nez : vanille, coco, banane, fruits secs, epices, fruits rouges (framboise), aspect floral

Bouche : épice, miel, coco, vanille, pâtissier

C'est assez long sur le côté patissier


Habitation Velier Last Ward 2007 - 59°

Triple distillation - 10 ans de vieillissement

Couleur : on reste dans le même cuivré (c'est quand même sympa les copier-coller)

Nez : On est sur le vernis, le végétal, la coco, le bonbon, fruits secs, ananas, pâtissier, fruits confits. Bref pour ceux qui n'ont pas compris c'est hyper gourmand.

Bouche : On commence par les épices pour poursuivre vers de jolis fruits confits, des fruits exotiques, un aspect floral ressort progressivement mais cette sensation de bonbon persiste sur les papilles.

C'est moyennement long et sans surprise sur les mêmes notes de douceur.

Bailly 82-94

Celui là se sera pour plus tard c'est le sample surprise de la soirée, disponible à l'achat pour un prix très raisonnable. Je vous ferai le retour quand j'aurai mis mon maillot et que j'aurai plongé dedans.


dimanche 11 mars 2018

Oldies from French Indies

Petite plongée dans l’histoire avec une petite découverte de quatre références qui ont déjà un certain âge.

Rhum Negrita

Embouteillage Bardinet (Limoges puis Bordeaux puis Blanquefort)
Origine Blend French Indies and West indies - 44° - Années ‘70
Couleur : un beau doré
Nez : Cires, poussière, bois, fleurs capiteuses, fruits secs
Bouche : miel, cire, fruits secs, légère amertume, vanille, bois humide, un peu d’épices sur la fin.
Moyennement long sur l’amertume et quelques épices
Un nez trop léger, un bouche à l’avenant. Un aspect poussiéreux que je n’apprècie guère. Celui là n’est pas trop ma came. Est-ce que le fait qu’il vient d’une mignonette ait pu le faire disparaître à ce point ?

Rhum Duquesnes Val d’or 10 ans

Embouteillage par Duquesnes à Fort de France
Origine Martinique - distillerie Duquesnes (3 rivières) - 47° - Années ‘70
Une couleur dorée très similaire au précédent.
Nez : Fruits secs, caramel, végétal sur la canne
Bouche : Caramel, fruits secs, végétal, de discrets fruits exotiques précédent des épices (cannelle, poivre). Cela se poursuit par une agréable petite astringence accompagné d’un boisé discret qui donne envie d’y retourner.
Moyennement long sur le caramel, le bois et les épices.
Pas mal, plus proche des goûts actuels et probablement de ceux de votre serviteur.
Assez agréable au final.

Rhum Saint-Gilles

Embouteillage de la Compagnie métropolitaine des rhums
Origine Martinique - distillerie inconnue - 45° - Années ‘60
Couleur : On reste dans le doré un poil plus pâle que les précédents.
Nez: Fruits secs, vegétal, des fruits rouges font une apparition timide, de la vanille,des agrumes,
Bouche : Miel, fruité avec des fruits assez confits, de l’olive noire bien marinée, petites amertumes accompagnée d’épices. Sensation un peu bizarre ou la rondeur initiale, fait très (trop) vite place à de l’amertume.
Long sur le miel, les épices et cette petite amertume genre olive
Plutôt sympa mon préféré du comparatif, assez complexe si on lui laisse le temps de respirer.

Rhum Chauvet 

Embouteillage de la Compagnie des Antilles, société du Havre
Origine Martinique - distillerie inconnue - 44° - Années ‘50
Couleur : C’est foncé, brun foncé aussi foncé qu’un PX.
Nez : vraiment atypique, assez médicinal, un peu acide, sur les fruits rouges confiturés mais genre j’ai oublié le pot 3 ans dans le fond de l’armoire. Le boisé fini par poindre son nez mais toujours enrobé par cet aspect confiture. Les épices qui me font penser à un voyage dans les garrigues de provence tienne lieu de ligne directrice du nez et perdurent.
Bouche :  boisé, amer, la confiture de fraise fait brièvement son apparition. L’amertume est trop présente et fait oublier tout le reste, dommage.
Moyennement long sur cette amertume qui écrase décidément tout.
Un nez vraiment chouette qui m’a donné envie d’y plonger mes lèvres mais là bardaf c’est l’embardée, l’amertume tue un peu tout le reste.
Paradoxalement en y replongeant une heure plus tard, l’amertume est certes toujours là mais moins écrasante. Bref un peu de temps arrange les choses.

En conclusion, le Saint-Gilles est vraiment pas mal, le Duquesnes bien mais un peu court et le Chauvet est un ovni difficilement définissable et très changeant. Bref trois belles découvertes de trois rhum d’un autre âge.

vendredi 9 mars 2018

Saké découverte

Présenté par Florence de Saké passion.

Comme c’est une découverte pour moi, j’ai pris un peu de temps pour me renseigner sur le spiritueux et suivre attentivement les explications de Florence.

D’abord ici on parle du Saké japonais ou Nihonshu et non pas du Saké chinois que l’on sert dans de petites coupelles avec une image d’un goût douteux au fond.

Le Nihonshu, ou saké japonais est donc une boisson fermentée produite à partir de riz. Donc pas de distillation donc un taux d’alcool aux alentours de 15%.

Son élaboration se déroule dans une brasserie ("Kura") par un maître brasseur("Toji") et des ouvriers spécialisés ("kurabito").  La production de saké se fait durant les mois les plus froids. La plupart des brasseries ne produisent pas le riz mais l’achètent à des producteurs.  


Différents types de riz sont utilisés pour la fabrication du saké et se caractérisent par un taux d’amidon élevé.
Les différentes étapes de production

1. LE POLISSAGE

Le riz est d’abord débarrassé de sa cuticule brune. Le but est de ne garder que le coeur du grain riche en amidon. Cela se fait avec des meules verticales.


Le degré de polissage ("semaïbuaï") détermine la classe du saké : pas sa qualité gustative mais un haut degré de polissage est souvent synonyme de qualité.

Pour le degré de polissage, on considère toujours ce qu'il reste de matière. Un polissage à 60% correspond donc à un grain dont la masse restante est de 60% du départ. Bref on a enlevé 40% de matière. Pour un 50% on peut arriver à une trentaine d’heure de polissage.

2. LAVAGE ET CUISSON

Le riz d’abord est lavé. C’est un processus très contrôlé et le temps est mesuré très précisément. Il est ensuite rapidement séché.



Il est ensuite cuit lentement à la vapeur dans un four traditionnel ("koshiki").
Après cuisson, le riz est tendre à l’intérieur et ferme à l’extérieur.


Le riz est ensuite rapidement refroidi. Une partie (20%) servira a faire du Koji, le reste sera ajouté au substrat de fermentation.

3. LE KOJI

Le Koji est produit dans une salle spéciale ("Kojimuro"), généralement habillée en bois de cèdre , où la température et l'humidité sont élevées et précisément contrôlées. L’agrégat de riz cuit est manuellement égrainé pour augmenter la surface de contact avec le champignon.

C’est un champignon microscopique (Aspergylus Orizae) qui va permettre de libérer des amylases qui vont dégrader l'amidon en sucres simples.

Ces sucres simples pourront ensuite fermenter en alcool sous l'action des levures.



La dispersion du Kogi sur le riz est une étape cruciale et généralement très ritualisée.



Le Koji se présente sous la forme d’une poudre verte qui est dispersée sur le riz et va se développer durant trois jours. Le riz est mélangé régulièrement pour augmenter encore les interactions entre l’amidon et le Koji. Le riz ainsi inséminé s’appelle aussi Koji et servira de base à la fermentation.


4. FERMENTATION (“Moromi”)

Le départ du substrat de fermentation se prépare directement dans une cuve. C’est du Koji, du riz cuit, des levures et de l’eau de source. Les levures vont se développer et commencer la fermentation alcoolique. La température augmente et des gaz apparaissent.

Le substrat est disposé plus tard dans des cuves de fermentation plus grandes entre 3 et 5 semaines. Du riz cuit et de l’eau sont régulièrement ajoutés pour alimenter le travail des levures. On est donc clairement dans un processus de fermentation multiples en parallèle.



5. PRESSAGE, FILTRATION, PASTEURISATION, RÉDUCTION ET MISE EN BOUTEILLE

Le contenu des cuves est récupéré et pressé. Le saké est ensuite filtré (ou non), pasteurisé (ou non), réduit et mis au repos pour quelques mois. Enfin il est embouteillé. Certains sont vieillis mais cela reste l’exception.


DIFFERENTS TYPES DE SAKES

Un, deux, ou trois adjectifs renseignent directement sur la technique de production.
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On a deux grands groupes de Saké
  • Les sakés haut de gamme sous la classification officielle "Tokutei Meisho Shu".
  • Les sakés communs sous la classification officielle  "Futsu Shu".
Dans les sakés haut de gamme, on distingue deux doubles catégories.
  • Honjozo : On ajoute de l’alcool distillé en fin de fermentation.
  • Junmaï : Pas d’ajout d’alcool distillé.
  • Ginjo : à partir de riz poli à plus de 60%
  • Daïginjo : à partir de riz poli à plus de 50%
Deux vidéos que j’ai trouvé intéressantes
https://youtu.be/_LwRZ4Y58oc
https://youtu.be/quBO1QTlroI

On commence les hostilités avec un petit apéro bien sympathique à base de Saké et de liqueur de Yuzu.




Passons donc à la dégustation en elle-même. On est venu pour cela après tout.
Aucune expérience du saké donc on va voir ce que cela donne, soyez indulgents.


Masumi Nagano Kiipon 15.8° (Ginjo-Junmaï)
Couleur : Transparent, rien, nada
Nez : Des céréales (bon c’est quand même à base de riz quoi), agrumes (pamplemousse, citron), des belles notes florales riches, de la pomme, du raisin, un petit aspect fumé.         
Bouche : toujours des céréales, très végétal, salin, le floral arrive ensuite, on ressent une certaine amertume avec des notes de pamplemousse. C’est assez rond, mielleux.
Pas très long sur les mêmes sensations.   

Masumi Nagano Sanka 16° (Daiginjo-Junmaï) 
Bon la couleur est aussi transparent
Au nez : Un aspect fruité avec du raisin, de l’ananas, toujours cette présence de céréales et des notes de pain grillé, une présence florale très agréable.
En bouche c’est rond, végétal avec des notes d’artichaut amenant une certaine amertume, légèrement poivré, fruité (toujours raisin et ananas).
C’est plus long, dans les mêmes notes.

Sohomare Tochiginkimoto 18° (Daiginjo-Junmaï)
Méthode kimotoqui correspond à un ajout d’une pâte de riz similaire à du levain (sans ajout d’acide lactique)
On a ici des reflets jaunâtres. 
Au nez c’est un festival de fruits (fruits rouges, pêche), le floral n’est pas en reste puisqu’on a l’impression de plonger le nez dans un bouquet.
En bouche c’est toujours aussi fruité sur la pêche, une sensation presque lactée et une pointe d’amertume.
Assez long sur un miel floral bien concentré.                           
Il sera mon préféré de la soirée.

Okura Nara Tokybetsu (Junmaï) 16.5°
Non pasteurisé
Incolore
Au nez on part sur une première sensation terreuse, du végétal humide (mousse) avec une pointe de raisin. On part ensuite vers du floral avec des fleurs capiteuses et un retour en force de notes céréales, pain toasté, et des notes fumées.
Bouche : c’est salin, on poursuit ensuit sur de l’amertume végétale du pain toasté, et toujours ce miel doux.
Assez long sur les céréales, le pain toasté.   

Fukugen Nagano Junmaishu 16°
Non pasteurisé, à partir d’une variété de riz local
Incolore
Nez : assez floral, les notes de céréales et depain toasté sont bien présentes, une sensation terreuse enveloppe tout cela et s’ouvre sur le fruit (pomme essentiellement).                                           
Bouche : Une sensation d’avoir de la matière en bouche, une impression de boire un produit lacté. Cela se poursuit sur des notes salines, une amertume toute végétale et du fumé. Quelques notes plus fruitées de raisin font aussi leur apparition.

Enoki Hiroshima hanahoto 17°
Vieilli en barriques chêne français pendant 3-4 ans.
C’est un Kijoshu qui est caractérisé par un ajout de sake pendant la fermentation.
On a ici une belle couleur cuivrée
Le nez est un peu décevant et assez léger sur le végétal, le fumé et un léger confit peu définissable.
La bouche est nettement plus intéressante sue les fruits confits (pruneau, figue), c’est doux sur le miel et les notes de céréales et de pain.
Assez long sur le confit puis un léger boisé astringent qui donne envie d’y retourner.
Cela me fait un peu penser à un PX ou a un porto  en bouche hein pas au nez.

Ma préférence a été au Sohomare dont les notes fruitées m’ont vraiment séduit.

Une vraiment chouette première plongée dans le saké japonais qui est très loin de ce que j’imaginais. Une saké découverte quoi !

Cela termine les sakés, on termine par deux liqueurs.

Masumi Umeshu
Liqueur de prune
Couleur paille
Nez : ben prune bien sur mais aussi  amande et massepain
Bouche : On s’attend à du sucré mais non c’est assez acide et plutôt sympa sur la prune accompagnée de quelques notes de pomme.
Chouette sensation qui s’éloigne nettement des liiqueurs très (trop) sucrées.                                               
Masumi Yuyuchu
Liqueur de Yuzu
Couleur. Blanchâtre, laiteux.
Nez : On est direct dans les agrumes avec du yuzu, du citron vert, de la mandarine
Bouche : Pas sucré non plus, cela ressemble à un jus d’agrumes, c’est frais, léger. De l’amertume sur le pamplemousse rend cette liqueur bien rafraîchissante.

Deux chouettes découvertes de liqueur loin du sucré habituel.